En 1858 Pouldergat dénombre 290 mendiants pour une population de 2229 habitants (avec Pouldavid), soit 13 % de la population, cette proportion n’est pas exceptionnelle en Bretagne à l’époque. Alertés par cette situation de misère, et surtout par ses effets, les services de L’État vont demander aux communes de proposer des mesures pour l’extinction de la mendicité.
Le dimanche 21 février 1858 au presbytère de Pouldergat, François GOUZIL, maire de la commune, réuni la commission qu’il vient de nommer et qu’il charge de proposer « des mesures pour arriver, s’il est possible, à l’extinction de la mendicité dans la commune ». Il s’adresse à eux en ces termes :
« Membres de la commission, vous n’ignorez pas sans doute le but de la réunion; Mr le Préfet, chef du Département, et Mgr L’Evêque, chef du Diocèse, dans leur sollicitude pour les familles pauvres du troupeau commun, considérant que des efforts sérieux ont été tentés dans les Départements qui entourent du côté du midi et de l’est notre ancienne Bretagne et qu’ainsi nos Départements sont le refuge des familles vagabondes et paresseuses qui fuient peu à peu ces Départements où ils n’ont plus la liberté de mendier, craignant aussi que les ateliers qui vont entourer la Bretagne d’une ceinture de chemin de fer et qui trainent à leurs suite une foule d’ouvriers que l’inconduite ou le besoin rassemble de toutes parts et qui se dispensent volontiers de demander au travail ce qu’il peuvent arracher à l’aumône, ne laissent parmi nous un grand nombre de ces familles qui viendraient aggraver encore la plaie du paupérisme, ont, Mr le Préfet, par une circulaire et Mgr l’Evêque par un mandement, recommandé à leurs collaborateurs respectifs d’étudier la question de l’assistance des pauvres qui est essentiellement volontaire et locale, pour parvenir, après avoir assuré des secours aux indigents nécessiteux et méritant à pouvoir prendre des mesures répressives contre les paresseux et les vagabonds.
La question est délicate et hérissée de difficultés particulièrement pour la commune de Pouldergat … »
Cette commission se réunit plusieurs fois entre 1858 à 1865, elle est composée des personnes suivantes :
- Charles François BELBEOC’H, 32 ans, de Kervern, neveu de François Gouzil. Il deviendra maire de Pouldergat après son oncle.
- Francine BELBEOC’H, 30 ans, de Kervern, nièce de François Gouzil.
- Jean-Louis DE LA BOIXIERE, 40 ans, vicaire, originaire de Douarnenez.
- Anne-Marie BOUQUET, 35 ans, religieuse (sœur Saint Alphonse), institutrice.
- Guillaume LE BRUN, 25 ans, du Couédic, conseiller municipal. Son fils Guillaume sera maire de Pouldergat de 1927 à 1940.
- Henri LE BRUSQ, 33 ans, conseiller municipal, de Kerdéo.
- René LE COZ, 42ans, conseiller municipal, de Moustoulgoat.
- Corentine CORNIC, veuve d’Hervé LE FRIANT, 50 ans, de Lannogat. Son beau-père, Thépault Le Friant, était maire de Pouldergat avant François Gouzil.
- Yves FROMENTIN, 42 ans, recteur de Pouldergat, originaire de Scaër. Il succède à Jean LE ROUX en 1860.
- François GOUZIL, 50 ans, maire de Pouldergat, du manoir de Kerampape.
- Léopold GOUZIL, 26 ans, avocat à Quimper, fils de Francois Gouzil.
- Maria GOUZIL, 24 ans, du manoir de Kerampape, fille de François Gouzil.
- Alain JAOUEN, 21 ans, vicaire, originaire d’Audierne. Il succède à Jean-Louis DE LA BOIXIERE
- Jean-Pierre KERVAREC, 34 ans, conseiller municipal, de Lisirvi-Vihan.
- Yves QUIDEAU, 40 ans, adjoint au maire, de Dinaou au bourg de Pouldergat.
- Jean LE ROUX, 49 ans, recteur de Pouldergat de 1856 à 1860, originaire de Saint Thégonnec.
Le document en annexe est la transcription des comptes-rendus de cette commission extraits du Cahier des délibérations du conseil municipal de Pouldergat (extinction de la mendicité).
Lecture sur le sujet : Mendiants et vagabonds en Bretagne au XIXe siècle, de Guy Haudebourg, 2015, Ed. : Presses universitaires de Rennes. – https://www.7switch.com/fr/ebook/9782753524408/from/openedition