Plusieurs villages brûlés en 1735 et 1736 à Meilars et Poullan.

Le 9 février 1708 au village du Guellen en Poullan, Clémence LE TROADEC met au jour un garçon. De son parrain, Alain LE FUR de Kerourien en Pouldergat, il recevra le prénom d’Alain, de son père Jacques il héritera du patronyme LE FUR. De ce nom qui signifie « le sage » en français il ne semble pas avoir fait sa ligne de conduite, du moins dans les dernières années de sa courte vie, jusqu’à sa fin tragique en place publique de Quimper.

Une nuit d’octobre 1735 le manoir de Castellien en Meilars et le village du Guellen en Poullan sont ravagés par les flammes. Un an plus tard c’est au tour du village de Castellien-izellañ, de celui de Kerfinidan et d’une maison du bourg de Poullan d’être incendiés. Ces sinistres ne peuvent être dus qu’aux actes d’un incendiaire.
Les soupçons se tournent rapidement vers Alain LE FUR car à plusieurs reprises le jeune homme a menacé des paysans du quartier de « mettre le feu sur eux » selon la formule de l’époque. Son comportement inquiète, il a été vu rôdant le soir autour de certains villages, leurs habitants doivent veiller de nuit sur leurs biens.
On dit que Vincente COUBLANT du Hentmeur en Pouldergat, connait le supposé incendiaire et qu’elle lui donne parfois asile. Elle a aussi, à plusieurs reprises, menacé des voisins de différents « sortilèges ».
Le dimanche 28 octobre, une douzaine d’hommes de Meilars décident d’arrêter LE FUR et de le remettre eux-mêmes aux autorités de la Juridiction. Ils se regroupent à Lanfiacre en Mahalon, de là ils se rendront à Hentmeur. La COUBLANT leur dira que celui qu’ils recherchent n’est pas chez elle, elle leur dira aussi que deux autres hommes lui sont associés et – « Quand bien même vous seriez quarante vous n’arriverez pas à les arrêter car il y en a un qui connait des artifices pour sauver les autres… », elle refusera de donner leurs noms.
Malgré ces « artifices », deux jours plus tard des habitants de Beuzec-Cap-Sizun mettront la main sur LE FUR au village de Kerlan, ils le conduiront aussitôt au presbytère de Poullan, de là il sera pris en charge par le sergent d’arme Alain GADBLEDZ de la Juridiction de Pont-Croix et, sous l’escorte de quelques paysans, il sera dirigé vers la prison de Quimper.
Dès le 2 novembre la maréchaussée de Quimper ouvrira son enquête. Une quarantaine de témoins seront bientôt entendus, essentiellement parmi le peuple des tisserands, très nombreux à cette époque à Meilars et Poullan. Leurs témoignages tendront à désigner Alain LE FUR coupable d’avoir mis le feu. Les interrogatoires menés par l’écuyer Gatien JOUENNE de la maréchaussée de Quimper auront raison des dénégations de LE FUR, peu à peu il reconnaitra être l’auteur d’un incendie, puis de deux et de trois…
En janvier 1737 la justice passe, elle est implacable, le jeune incendiaire est condamné à la sanction suprême. Mais avant de subir son châtiment il devra encore être soumis à la « question » ; il n’aurait pas avoué tous ses méfaits ni dénoncé ses éventuels complices …
Les douleurs de la torture lui feront dire qu’il est aussi l’auteur des incendies du manoir et de la métairie de Castellien, mais de complices il niera toujours en avoir eu …

Taniou-gwall e Meilars ha Poullann e 1735 ha 1736

An 9 a viz c’hwevrer 1708 ‘zo ganet eur paotr bihan er Guellen Poullann ty Klemañs AN TROADEC ha Jakez AR FUR. E anv bihan zo Alan, e-giz e baeron ha eontr, Alan AR FUR eus Kerourien Pouldregad. En despet d’e anv, paotr Alan ne gemer ket hent ar furnez ; bloavezhioù diwezhañ e zamm buhez zo truezhus a leun ha gasoni betek e dermen, skrijus ha didruez, war plasenn publik Kemper.

Un nozvezh eus miz here 1735 maner Kastellien Meilars ha keriadenn ar Guellen Poullan zo distrujet gant un tan-gwall. Ar bloaz war lec’h Kastellien-izellañ, Kerfinidan hag un ti bourc’h Poullan zo devet d’o zro. Un entaner zo a dra-zur e penn an distruj-se.
Disfiañs zo war Alan AR FUR, evit an dud an den-se a c’hell bezañ an entaner. Alies eo bet klevet gwallgomz diwar-benn peizanted ar c’harter ; « taol tan warno » zo bet lavaret gantañ. O rodeal war dro ar c’herioù eo bet gwelet meur a wech, an dud zo war evez bep nozh gant aon bezañ devet en o zi.

Hervez lod, Visenez KOUBLANT deuz an Hentmeur Pouldregad ‘anavez an entaner, a-wechoù memes ‘ra lojeiz dezhañ. Meur a wech eo bet klevet Visenez gourdrouz e amezeien gant bep seurt strobinellou.
Tud ar vro zonj dezo eo poen herzel AR FUR evit lakaat anezhañ etre daouarn ar justis. D’ar zul 28 a viz here eun dousenn eus poatred Meilars n’em gav e Lanfiak, parrez Mahalon, evit mont goude-se betek an Hentmeur. KOUBLANT lavaro dezho « 
An den emaoc’h o klask n’eo ket amañ, met diwallit, daou gompaer zo gantañ, ha memes ma vefec’h daou ugent ne c’hellec’h ket lakaat an dorn warnañ peogwir zo un euzouto ‘anavez troidelloù evit saveteiñ ar re all.», ne lavaro ket Visenez o anv.
En desped d’an troidelloù-se, daou zevez war-lerc’h, AR FUR vo paket e Kerlann gant tud deuz Beuzek-ar-Hab, kaset vo diouzhtu d’ar prespital e Poullann, ha deus aze betek prison Kemper, da heul ar serjant Alan GADBLEDZ deus ar Pont hag un nebeut peizanted.
D’an 2 a viz du eo digoret an enklaskoù gant archerienn Kemper, ouzhpenn daou ugent test zo klevet, dreist oll e touez ar gwiaderien, niverus e Meilars ha Poullann d’ar mare-se. Evit an testoù eo sklaer ; AR FUR n’eus lakaet an tan. Goude bezañ bet klevet meur a wech gant ar vloc’h Gatien JOUENNE, Alan AR FUR teu tamm a tamm da n’em damall eus an distrujoù bet great gantañ.
Kastiz a lez-varn ‘gouez miz genver 1737, Alan AR FUR zo kondaonet d’ar marv, tamallet dezhañ bezañ lakaet an tan e meur a lec’h.
Met araok bezañ kaset d’ar vorc’h ‘rank c’hoazh ar paotr yaouank bezan garwasket
 ; tud ar justis ‘fell dezho gouzout ma oa torfedourien-all gantañ ha gant piv eo bet lakaet an tan e maner Kastellien.
Trec’het gant ar boan, Alan ‘rank n’em damall eus tan-gwall maner ha merouri Kastellien, met nac’hiñ ‘rei atao bezañ bet sikouret gant ur c’hompaer bennak.

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